Objectifs printemps 2024
L’association A4 a proposé de tester l’adaptabilité de semences importées d’Afrique de l’Ouest comme le mil, le sorgho et le fonio blanc sur le site de l’université Sorbonne Paris Nord de Villetanneuse, dans une approche agro-écologique. A terme, A4 pourra reproduire ce type d’expérience dans d’autres jardins urbains dans une perspective comparative.
➢ Le mil, le sorgho et le fonio blanc sont réputées pour leur qualité nutritive et leur excellente résistance à la sécheresse et au stress hydrique grâce à leur système racinaire profond. De plus, elles se satisfont de sols pauvres, elles peuvent être cultivées sans intrants ni mécanisation et elles n’ont pas besoin de beaucoup d’eau.
➢ La première étape du projet consistait à réaliser un diagnostic agronomique de la parcelle incluant l’analyse de la qualité du sol et du contexte hydrique. Cela a permis de préparer le sol pour les tests agronomiques et d’aménager la parcelle en fonction (installation d’une citerne, etc).
➢ A4 recherche des subventions permettant de financer l’emploi salarié à mi-temps de Backo M., co-fondateur d’A4 ayant une longue expérience des pratiques agricoles au Mali en tant que chef d’exploitation. Il a été disponible dès le mois de février pour préparer la parcelle puis diriger les tests agronomiques à raison de 3-4 jours de présence par semaine (pour une durée moyenne de 4-5 heures).
➢ Une équipe de 5 ou 6 bénévoles A4 en lien avec l’Autre Champ a également été disponible pour assister Backo tout au long de l’année. Deux membres d’A4 ingénieurs agronomes se sont rendys disponibles de manière ponctuelle pour apporter leur expertise.
➢ A4 s’est engagée à mettre son activité au service des habitant·es et des étudiant·es de l’Université Sorbonne Paris Nord de Villetaneuse, pour faire de la parcelle un lieu vivant. A4 avait prévu d’organiser régulièrement des visites pédagogiques, des projections de film, des ateliers d’initiation à l’agro-écologie et de sensibilisation sur le thème de la protection de la biodiversité, des semences et du climat.
➢ Enfin, la production alimentaire a été valorisée dans des circuits courts, par exemple en collaborant avec d’autres associations implantées à Mitry-Mory et avec des associations étudiantes de Sorbonne Paris Nord dans le secteur de l’alimentaire durable. Pour financer ses activités, A4 a envisagé également la production d’herbes fraîches (menthe, persil, coriandre).

Réinventer l’agriculture face au changement climatique
Face au changement climatique, l’agriculture doit s’adapter à des conditions météorologiques de plus en plus instables. L’une des solutions envisagées par les agronomes consiste à introduire des variétés issues de régions arides, semi-arides ou tropicales pour les adapter dans les zones dites tempérées.
L’INRAE mène des expériences de « migration assistée » d’essences d’arbres méridionales pour remplacer les variétés locales comme le chêne sessile . Cela permettrait de rendre les forêts françaises moins vulnérables vis-à-vis du manque d’eau, des maladies ou encore des attaques d’insectes. Des projets similaires sont menés au Canada pour favoriser la biodiversité des écosystèmes malgré le réchauffement des températures .
L’ONF mise également sur l’hybridation d’espèces forestières du Nord et du Sud pour créer des « îlots d’avenir » plus résistants aux canicules et aux sécheresses. Alexis Ducousso (ingénieur INRAE) remarque que l’étalement urbain entrave le processus naturel de migration des espèces végétales, alors que les populations d’insectes disperseurs de pollen et de graines diminuent. Cela justifie doublement l’intérêt d’une intervention humaine .
Ces expérimentations concernent principalement les forêts. Or le changement climatique affecte aussi les cultures de céréales et de légumes. De plus, le développement de l’agriculture en ville apparaît comme un enjeu crucial tant pour le maintien d’îlots de fraîcheur que pour l’autonomie alimentaire des populations urbaines.
Effet papillon
Nous envisageons un accord avec l’association agricole Clinamen pour avoir accès à des parcelles à Villetaneuse, au sein de l’Université Sorbonne Paris Nord. Nous avons besoin de financements pour mener à bien le développement de notre projet d’expérimentation sur cette parcelle.
Dans un second temps, nous pourrons aussi mener notre projet avec nos partenaires à Mitry-Mory (commune située dans le 77 en Seine et Marne, reliée au RER B, dont la mairie souhaite ralentir l’urbanisation) et à la Ferme du Sausset (laboratoire d’agriculture urbaine à Villepinte où le Potager du Grand Panam et l’association Pariciflore travaillent de concert).
Description des postes de dépenses
- Salaire à mi-temps pour rétribuer le travail agricole exercé par Backo M., co-fondateur d’A4 qui sera en charge de la parcelle.
- Dépenses liées aux rencontres organisées pour renforcer les liens avec les associations locales et associations étudiantes d’une part, et avec les partenaires scientifiques d’autre part : (1) déplacement de membres d’A4 au sein de la région Ile de France, (2) déplacement des partenaires scientifiques.
- Dépenses liées à l’acquisition de graines et de matériel agricole, dans la mesure où les dons et les récupérations ne seraient pas suffisantes.
Bénéficiaires finaux de la collecte
➢ Les dons récoltés ont permis de dégager un salaire à mi-temps pour Backo. M, co-fondateur d’A4 ayant une longue expérience des pratiques agricoles au Mali en tant que chef d’exploitation. Il est disponible dès aujourd’hui pour préparer la parcelle puis diriger les tests agronomiques à raison de 3-4 jours de présence par semaine (pour une durée moyenne de 4-5 heures).
➢ De manière indirecte, les étudiants de l’université Sorbonne Paris Nord ont bénéficié du projet (formation à l’agro-écologie, participation, possible participation à des projets de recherche ou autres projets universitaires…).
➢ De même, les partenaires scientifiques du projet (INRAE, CIRAD…) ont bénéficié aussi de ces expérimentations dans le cadre plus large de leurs recherches sur l’adaptation de l’agriculture au changement climatique.
➢ Si cette campagne a été successive et que nous développons le projet d’expérimentation à Mitry-Mory et à la ferme du Sausset, les habitants et les associations locales bénéficieront du projet (participation, formation, valorisation des récoltes dans des circuits courts, pourquoi pas transformation à échelle locale…).